Quand avez-vous décidé de créer votre marque éponyme Leandre Lerouge ?
J’ai créé le label en 2014. L’idée première était une simple envie, quelque chose qui était plus dans mes gènes que de pures études de style. Mon père créait des vêtements, j’ai sans doute été influencé. Je me suis rendu compte que j’aimais créer des vêtements par-dessus tout.
Autodidacte, je n’ai jamais réellement pensé avoir besoin de suivre des cours pour entrer dans cet univers. En tant que directeur artistique de la marque, je me suis entouré d’une équipe solide.
Quels sont les codes, les caractéristiques de la marque ? Quelle image souhaitez-vous faire véhiculer ?
Le soleil est l’élément le plus important. Mes pensées sont positives. Il n’y a pas de combat mais plus une simple envie qui nous pousse, avec mon équipe, à franchir des étapes et à avancer positivement. Nous sommes une marque d’amour, animés par la mixité. Voilà les caractéristiques de Leandre Lerouge. Lorsque je crée, je pense à la fête, aux gens qui vont porter ces vêtements, dans quelles circonstances. L’essence de la marque vient aussi de la possibilité de rendre, par le vêtement, les gens introvertis, extravertis et joyeux. Elle permet d’affirmer son style et ne s’adresse pas à un public défini. Lorsque j’ai créé la marque, j’étais avec ma belle-mère de 60 ans que j’imaginais porter ces vêtements. Inconsciemment, il n’y avait pas d’âge précis. N’importe qui peut porter un jean court. Leandre Lerouge ne met pas de frontières.
L’art est présent dans vos collections à travers les graphismes, les touches de couleurs. Comment l’avez-vous introduit dans votre collection ? A quelles modèles ou influences faites-vous références ?
Il y a une partie art dans Léandre Lerouge intitulée COSTUME SPATIAL. Ce sont des dessins. Dessiner est de l’art. Il faut être attentif à la façon dont on présente son dessin. Chaque coup de crayon est grandiose car tout le monde n’a pas ce don. Introduire l’art dans la création de vêtements se fait naturellement. Je raconte des histoires avec mes dessins. Le dessin des deux chevaux est présents sur les sweat-shirts à capuche. Ils représentent l’homme et la femme, symbole d’amour. On les rend plus populaires en les mettant sur les vêtements mais il faut garder ce côté précieux. L’art reste le dessin porté sur le vêtement. L’entité artistique Leandre Lerouge est le COSTUME SPATIAL : petit personnage qui raconte le bonheur, créé pour raconter des belles choses. Il y a un côté un peu enfantin. J’imagine un doudou, un personnage positif qui accompagne partout l’enfant. J’ai donc cherché, avec ce personnage, à recréer cette même sensation, pour les adultes, un personnage positif dont on ne peut pas se passer. L’histoire raconte que lorsque tu mets le casque, tout devient parfait, comme dans un rêve. Les couleurs abordées représentent la joie, l’arc en ciel. Mon art sera toujours positif. La notion d’offrir m’attire énormément.
La musique m’inspire beaucoup. L’attitude des gens m’inspire. J’aime l’idée élégante de la cigarette que l’on retrouve en print sur les t-shirts. Il y a donc des références dans la collection. Toutes les pièces ont une histoire bien précise.
Une marque jeune qui laisse transparaitre votre goût pour la Californie, le côté streetwear/sportwear, avec le skate, les lunettes de soleil… Quelle pièce majeure de la collection IDEA pourrait–elle représenter cette idée ?
Le t-shirt « Boarding Pass » représente bien cette idée du départ, du voyage et de la Californie, plus précisément Venice beach. Ce lieu m’a totalement séduit. J’y suis allé, il y a quelques années et je ne cesse de vouloir y retourner. J’en retiens le move de ce quartier, la totale liberté des uns et des autres, ce style relax et sport, détente et esprit chaleureux. Le climat joue aussi en faveur de cette ambiance positive. J’avais l’impression, lors de mon premier voyage, d’être sur une autre planète. Avec toute ma meilleure volonté, je souhaiterais faire connaitre ma marque là bas. Apporter quelque chose. Ma prochaine étape est sans doute de retourner à Los Angeles et voir quelqu’un porter mes vêtements. Un rêve.
Le skate est un clin d’œil au grand bol de Los Angeles où j’ai longtemps observé les skateurs, leurs performances, habillés de fripes, tatoués, un réel tableau authentique. Je leur rends beaucoup hommage dans ma collection. L’ensemble full jean représente l’attitude des gens là bas, à Venice Beach, dans les bars, leur façon de s’habiller. Sincèrement, la collection est totalement inspirée de ce lieu.
La peinture sur les vêtements y fait référence aussi. J’ai pu constater la simplicité d’agir de chacun. Un homme entre dans un restaurant chic, avec sa veste et ses mains pleines de peinture. Il sortait du travail. C’est pourquoi j’ai appelé la collection « Afterwork ». J’ai l’impression de donner vie à ces vêtements couverts de peinture qui ne seront jamais les mêmes puisqu’ils sont réalisés à la main, et donc des pièces uniques.